Physique, arts, sports et loisirs

Soigner l’éclairage d’un opéra, analyser des œuvres d’art pour révéler leur histoire, rendre plus réalistes les jeux vidéo et plus performants des skis: les métiers de la physique se nichent parfois là où on les attend le moins. Ils y sont pourtant indispensables!

De la science dans les jeux vidéo

David Louapre, 45 ans

ENS Lyon ■ Doctorat en physique théorique

Directeur scientifique chez Ubisoft, Montreuil (93)

J’imagine de nouveaux éléments de jeux vidéo en m’inspirant de phénomènes scientifiques. Quand je suis arrivé chez Ubisoft en 2018, j'ai découvert que les acteurs du jeu vidéo appelaient « la physique » les simulations d’objets qui tombent, roulent, se cognent. C’est par exemple très présent dans le jeu Zelda. Je tente d’apporter autre chose que des simulations liées à la gravité : de la mécanique des fluides, de la chimie, voire des écosystèmes, du climat. Plus récemment, je travaille sur la psychologie ; modéliser plus finement le comportement des « personnages non joueurs », avec des modèles de langage comme ChatGPT. Le but n’est pas le réalisme pur, mais d’enrichir la palette du jeu.

Mes études de physique me servent directement, lorsque je simule des phénomènes physiques. Mais aussi indirectement, car j’utilise tous les jours le même mode de raisonnement : retenir les phénomènes essentiels pour que le calcul reste possible. La programmation que j’ai apprise pendant mes stages et ma thèse m’est aussi très utile. Au quotidien, je fais une veille scientifique pour trouver des sources d’inspiration je discute avec les designers de jeux, et je fais des prototypes simples pour montrer l’intérêt de mes idées.

J’y retrouve ce que j’aimais dans la science académique : l’alliance de la physique et de la créativité.