Physique et climat

Les mesures physiques permettent de quantifier le réchauffement climatique, et des modèles physiques permettent de prédire comment le climat peut évoluer en fonction des actions qui sont menées. Le rôle des physiciennes et physiciens est donc crucial pour l’avenir climatique.

Comprendre l’océan en profondeur

Sabrina Speich, 59 ans

Master de physique ■ Doctorat en océanographie à l’université Pierre et Marie Curie (Sorbonne Université)

Océanographe physicienne, professeure à l’École normale supérieure (ENS), Paris (Île-de-France)

On connaît assez bien la surface de l’océan, mais très peu ce qui se passe en dessous. Pourtant, l’océan est un système clé du climat : il absorbe 90 % du surplus d’énergie dû au changement climatique, et 25 % du CO₂ que nous émettons. J’essaie de comprendre les interactions entre l’atmosphère et l’océan. Je regarde comment les flux d’énergie et le CO₂ sont transférés en profondeur. Je m’intéresse surtout à ce qui se passe à « petite » échelle, depuis quelques dizaines de mètres jusqu’aux tourbillons d’une centaine de kilomètres. Je participe à des campagnes expérimentales sur l’océan, et je suis également théoricienne.
Petite, je rêvais déjà d’être océanographe. J’ai suivi des études de physique à Trieste en Italie, mon pays d’origine. Mais il n’y avait pas de spécialisation en océanographie. J’ai donc décidé de venir en France pour mon doctorat, puis j’ai passé deux ans de post-doctorat aux États-Unis. J’ai ensuite obtenu un poste d’enseignante-chercheuse à Brest, puis de professeure à Paris.
La science, c’est intellectuellement passionnant. De plus, j’étudie des choses concrètes, qui ont un impact sociétal énorme : comprendre où nous en sommes du réchauffement climatique, améliorer les précisions météorologiques et climatiques, prévoir notre adaptation… Océanographe, c’est encore mieux que je ne l’imaginais quand j’étais petite ! Et les femmes ont toute leur place en physique !